En tant que président du Conseil de la souveraineté du Québec
(CSQ), j'ai répondu avec enthousiasme à la volonté
du nouveau chef du Bloc québécois, Mario Beaulieu de travailler à la promotion de
l’indépendance, de concert les organisations de la société civile et, au
premier chef avec le Conseil de la souveraineté du Québec qui regroupe la
plupart des organisations favorables à l’indépendance du Québec.
L'idée véhiculée par certain souverainistes à l'effet que le combat pour l'indépendance doit se faire au Québec plutôt qu'à Ottawa est mal inspirée. Tous les jours, des nouvelles arrivent de la scène fédérale qui demandent analyse et répliques, répliques qui doivent se faire dans une optique indépendantiste. Les moyens dont disposaient le bloc (personnel plein temps, services de recherche, moyens de communication) sont depuis 2011 presque tous entre les mains de partis fédéralistes dont les orientations sont définies par la majorité "canadian". Le Bloc québécois doit faire élire des députés pour faire campagne au Québec par tous ces moyens qui nous échappent, pas pour convaincre le Canada anglais, mais pour convaincre plus de québécoises et de québécois de se donner un pays.
Il faut mettre fin à la
confusion qui existe entre l’appui aux partis souverainistes dans le cadre
provincial qui nous est imposé de l’extérieur et l’appui à l’indépendance qui
est un objectif citoyen beaucoup plus large ». D’une part, l’appui à la souveraineté dépasse celui accordé à chacun des
partis ; il y a des souverainistes dans tous les partis. D’autre part, dans
tous les pays qui ont atteint leur indépendance, un mouvement populaire non
partisan a pavé la voie. Pour cela, il faut sortir des rangs partisans pour
parler aux citoyens de notre avenir collectif, de citoyen à citoyen. Le Bloc québécois n’est pas en compétition
avec le Parti québécois, Québec solidaire ou Option Nationale. Il est le seul
parti capable de représenter la pensée indépendantiste sur les tribunes
fédérales. Il possède des moyens d’action qui pourront contribuer fortement à
la création d’une grande coalition de la société civile pour l’avancement du
projet indépendantiste.
Rappelons que le Conseil de la souveraineté prépare
actuellement un large rassemblement, prévu pour septembre 2014, auquel seront
invitées toutes les principales organisations de la société civile et les
personnes engagées dans la promotion de l’indépendance. Ce rassemblement
conclura la phase 2 des États généraux de la souveraineté et les deux chantiers
qui ont fait l’objet d’une tournée des région. Le premier chantier définira une
démarche constituante permettant au peuple québécois de définir sa propre
constitution indépendamment de celle qui nous a été imposée en 1982 par le
Canada. Le second chantier définira un ensemble de projets économiques ne
pouvant être réalisés pleinement que grâce à la souveraineté. Le plan d'action
du Conseil prévoit aussi la mise en place d'une série de mesures pour accélérer
la communication et l’action politique sur l’indépendance et remettre le projet
de pays au cœur du débat politique au Québec.