mercredi 19 mars 2014

Pas de véritable revenu garanti sans souveraineté

Les écarts qui pourtant se creusent entre les plus riches et les plus pauvres de la société sont le grand absent des débats électoraux actuels. Hier, Québec solidaire a toutefois proposé un projet modeste de revenu minimum garanti, qui constituerait un pas dans la lutte à la pauvreté. Mais il passe sous silence le fait que le Québec doit d'abord contrer les politiques régressives du gouvernement canadien. 

Comme le souligne un rapport de l’OCDE publié à la fin de 2011,  « la croissance des inégalités est devenue un problème universel ». Le recul s'avère encore plus marqué au Canada, souligne-t-on. Autrefois comparable aux meilleurs pays en la matière qui se trouvent en Europe du Nord, l’impact des pouvoirs publics canadiens ne corrige plus vraiment les pressions inégalitaires du marché. « Cette dégringolade est beaucoup plus attribuable à la réduction des prestations d'assurance-emploi, d'assurance sociale et autres transferts calculés en fonction des besoins, qu'aux réductions d'impôt », expliquent les auteurs du rapport.

D'une part, les responsabilités partagées actuellement entre les gouvernements du Québec et du Canada interdisent la mise en place de solutions d’ensemble pour lutter efficacement contre la pauvreté et la précarité. D'autre part, nous aurions besoin d'une partie des 55 milliards $ que nous payons à Ottawa chaque année, dont les 4,5 milliards pour la défense dite "nationale", pour les réorienter dans une politique de solidarité.

Il faudrait réaménager la fiscalité des personnes et des entreprises établie par les deux paliers de gouvernement. Il faudrait aussi  intégrer la trentaine de programmes de soutien au revenu répartis entre les deux paliers de gouvernement, lesquels se concurrencent, se chevauchent ou se neutralisent. Un véritable revenu de citoyenneté est impossible sans la souveraineté. Il serait temps que l'on parle de cela aussi dans cette campagne.


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