Aujoud'hui le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance face à une Serbie refusant toujours de respecter la démocratie très majoritaire de la population de ce petit État des Balkans. Il sera reconnu très vite par la majorité des états européens, les États-unis et le Canada, car même Stéphane Dion doit admettre qu'il n'y avait pas d'autres solution. Bien sur, il souligne que la situation est différente de celle du Québec sans évidemment parler de l'imposition unilatérale de la constitution canadienne au Québec en 1982, constitution que les Gouvernements du Québec n'ont toujours pas reconnu. On pourrait aussi parler de l'élimination systématique de l'enseignement du français dans d'autres provinces et de la volonté très claire de la grande majorité des québécois de récupérer au Québec ses pouvoirs essentiels.
La raison de cette reconnaissance du Kosovo indépendant par plusieurs État nous montre une voie à suivre pour le Québec. Elle tient au fait que le Gouvernement kosovar contrôle effectivement son territoire depuis plusieurs années à coup de gestes de souveraineté. La Serbie ne contrôlait plus rien au Kosovo. Le Kosovo était devenu autonome dans les faits! Restait à franchir la dernière étape. Que la reconnaissance par l'ONU retarde à cause des arrières-pensées de certains États ne change rien à l'affaire. Le Kosovo est désormais libre et indépendant.
Voici ce que je propose dans notre cas pour y arriver.
1. D’ici et pendant la prochaine élection, il faut aller au cœur de la question de la dépendance croissante du Québec, en proposant des objectifs nationaux concrets pour résoudre nos problèmes de société actuels, ainsi que le rapatriement des pouvoirs nécessaires pour les réaliser. Les sujets ne manquent pas, du nécessaire réinvestissement en éducation et en santé, à la souveraineté alimentaire, en passant par le développement durable et la lutte à la pauvreté.
2. Pour dégager une majorité claire et rapatrier au Québec des pouvoirs dont nous avons besoin, un des partis politiques devra prendre l’initiative de susciter une collaboration, à un pacte électoral entre plusieurs partis sur la question nationale.
3. Si au moment du vote, comme ce fut le cas à la dernière élection, les candidats dont le parti est favorable au rapatriement partiel des pouvoirs ou à la souveraineté rassemblaient plus de 50% des votes et des sièges à l’Assemblée Nationale (en fait on peut espérer près des 2/3), ils adopteraient une loi pour entreprendre le rapatriement.
4. Cette loi contiendrait une obligation de résultat. Comme lors du référendum de 1995, si après une certaine période, la collaboration du fédéral au transfert des compétences n’était pas acquise, le rapatriement serait entrepris de façon unilatérale. La loi du Québec rendrait illégal l’envoi des impôts à Ottawa, élément commun au programme du PQ et de l’ADQ. Le Québec percevrait ensuite l’ensemble des impôts sur son territoire, retournant au fédéral une part correspondant aux services qu’il assumerait encore jusqu’à ce que le transfert soit complété.
Qu'au pire dans l'immédiat, on ne rapatrie unilatéralement, que certains des pouvoirs ne nuit pas à l'indépendance. Au contraire, on commence à la faire. L'histoire internationale des dernières années démontre la marche irréversible vers l'indépendance des peuples qui décident de se donner un avenir.