mardi 11 mai 2010

En 1995, le Canada nous aimait; en 2010, il nous aime bien contrôlés!

Les résultats du sondage diffusés lors du récent colloque annuel des IPSO témoignent d'un manque de respect  inacceptable envers la nation politique du Québec qui s’est développée en terre d’Amérique depuis 400 ans. Que fait-on de la démocratie et du droit des peuples reconnus par la Charte des Nations Unies de disposer librement d’eux-mêmes ? 

Il y a un fossé entre les perceptions au Québec et au Canada anglais quand aux relations entre les deux nations. Il ne s’agit pas d’une relation d’égal à égal telle que souhaitée par Johnson, Bourassa, Lévesque, ni d’une reconnaissance du Québec comme nation (un des éléments de Meech). Une forte majorité de canadiens anglais pensent que le fédéral n’a pas à respecter la loi 101 sur le territoire du Québec et on conteste même aux québécois le droit d’élire qui ils veulent comme députés à Ottawa.

Les résultats, sur le partage des pouvoirs, montrent que même les conditions minimales de l’accord du Lac Meech de 1990 ne sont plus acceptables par le Canada anglais de 2010, une majorité souhaitant même une centralisation à Ottawa, au moment où la nouvelle loi Harper réduit « démocratiquement » notre poids au parlement d’Ottawa. Une majorité entre 60% et 80% des canadiens anglais s’opposent au rapatriement de chacun des pouvoirs que souhaitent récupérer les trois-quart des québécois. Transfert de points d’impôts, langue, culture, communication, immigration, prolongement de la compétence internationale du Québec, en éducation par exemple, doivent demeurer de compétence fédérale. Fini la doctrine Gérin-Lajoie sur la compétence internationale du Québec, fini le biculturalisme de la Commission Laurendeau-Dunton, fini la souveraineté culturelle de Robert Bourassa.

Les résultats sur la souveraineté du Québec mettent en évidence que le Canada anglais nie au Québec le droit de se séparer, et même de choisir la question et la majorité requise pour ce faire lors d’un référendum. On refuse au Québec le droit à l’autodétermination, le droit de choisir librement son avenir politique, droit qu’il a pourtant exercé à deux reprises.

Ces données témoignent d’une attitude de non-respect envers le Québec que l’on veut voir comme une simple minorité parmi d’autres et non comme une nation. Elles témoignent d’une attitude dominatrice où les droits démocratiques de tout un peuple sont unilatéralement niés, comme ils l’ont été par le passé.
Elles témoignent d’une situation inacceptable qui doit être dénoncée sans relâche, une situation que notre peuple ne peut subir plus longtemps sans mettre en danger son existence nationale.





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