Les soi-disant lucides, de Lucien Bouchard au comité Bachand sur le budget proposent une vision essentiellement comptable de l’avenir du Québec qui cherche à se donner l’allure d’un « nouveau » projet de société. Bref, on nous suggère à un gouvernement largement impuissant gérant le budget collectif en mode décroissance sans le moindre projet collectif à l’horizon. Drôle de « révolution culturelle » !
Chose étonnante, tout en écartant la souveraineté de l’écran radar, le comité exclu toute analyse de l’autre moitié de notre situation budgétaire : le budget fédéral. Un État souverain ayant le double du budget de la Province de Québec aurait une marge de manœuvre plus grande pour faire face aux crises budgétaires.
La duplication des services entre les deux paliers de gouvernements, source de dépenses inutiles et incohérentes, était évaluée à 2,7 milliards $ par an dans le rapport Legault de 2005 sur la base des chiffres de 1994-95. Elle s’élève probablement autour de 4 milliards $ maintenant. Par ailleurs, le comité Léonard du Bloc québécois a identifié quelques 2 milliards de dollars de coupures possibles dans notre part du budget fédéral annuellement. Un Québec souverain pourrait aussi réduire les 490 milliards de dollars projetés dans la défense au cours des 20 prochaines années, la part du Québec revenant à quelques 5 milliards $ par année. Les avantages accordés aux pétrolières de l’ouest et la fin de la mission en Afghanistan ajouteraient d’autres milliards d’économies dont la liste pourrait s’allonger. On aurait surement là de quoi financer les universités au lieu de refiler la facture aux étudiants.
Je refuse tout scénario de gestions des finances publiques à long terme (mais à courte vue) fondé sur un maintient de la dépendance politique actuelle du Québec au delà de 2012. Je n’attends rien d’autre du Gouvernement actuel que de faire des ajustements à court terme. Je souhaite que le Parti québécois fasse porter la prochaine élection sur un véritable projet de pays, intégrant le contrôle des finances publiques et l’investissement dans l’emploi et le développement durable. Nous devons nous donner les moyens d’un pays pour entrer dans l’économie du 21ème siècle. Là est clairement notre avenir.