mercredi 20 août 2008

Des États généraux pour une convergence nationale

Beaucoup d'eau est passé sous les ponts depuis mon article dans Le Devoir et dans Vigile.com sur l'idée de convoquer des États généraux souverainistes. Le Parti Québécois s'est redressé de sa défaite de mars 2007 sous la houlette de Pauline Marois. Il s'est donné une démarche visant à remettre la souveraineté à l'ordre du jour et prépare un manifeste sur la souveraineté. Un parti indépendantiste a été fondé en octobre 2007. L'ADQ a perdu son momemtum. Le PLQ a repris le haut du pavé.

Mais l'appui à l'indépendance reste solide. Au delà des aléas de la politique provincialiste, il faut d'urgence remettre en marche une action politique mobilisatrice qui se réalisera à l’intérieur et à l’extérieur des partis politiques souverainistes comme le Parti québécois, le Bloc québécois, de Québec solidaire ou du Parti Indépendantiste.

La souveraineté du Québec recueille toujours autour de 40 % d’appui et pourtant, une majorité de Québécois pensent que le Québec sera encore dans le Canada dans 10 ans. Au lendemain de l’élection de 2007, près de 50 % des électeurs péquistes disaient que le Parti devait mettre en sourdine son objectif de souveraineté, par ailleurs sa principale raison d’être. On constatait alors une grande confusion qui commence maintenant à se dissiper, mais qui mettait en évidence une déprime innaceptable au sein du mouvement souverainiste, résultat de trop d’années de discours sans résultat, mais aussi d’inaction nationale.

Pour sortir de cette torpeur, il faut miser sur une démocratie participative renouvelée qui valorise les débats et l’action politique indépendantiste continue entre les élections, en fonction des débats de société et des enjeux de l’actualité. La structure d’un parti de masse comme le Parti québécois, pourrait faciliter grandement la diffusion du discours politique indépendantiste par l’entremise des associations de régions et des circonscriptions en autant qu'elle se dégage des visées électorales à court terme. Mais cela même est insuffisant pour nous mener à l'objectif. Il faut aussi faire converger l'action des groupes à l'extérieur des partis politiques, malgré l’ampleur du rejet du Parti québécois par les indépendantistes qui l'ont quitté et qui militent à l’extérieur au sein d’un grand nombre de mouvements, partis, groupes et associations. Au sein de ces groupes, il faut dépasser la critique des failles du Parti québécois pour converger sur l'essentiel.

J’ai lancé l’idée, suite à l’élection de mars 2007, de tenir des États généraux souverainistes qui contribueraient à la relance de l’action politique vers l’indépendance de notre pays. Cet appel a suscité beaucoup d’intérêt. Voici un des commentaires d’un militant que je trouve particulièrement significatif : « Votre proposition est pleine de bon sens politique. Elle redonnerait un immense espoir aux indépendantistes. Elle permettrait de redonner le goût du militantisme à des dizaines de milliers d’indépendantistes décrochés. Elle permettrait aussi à des dizaines de milliers de nouveaux d’embarquer en vue de bâtir notre pays, le Québec. Cette vaste coalition indépendantiste serait tellement plus rafraîchissante politiquement, socialement et humainement que l’élection, année après année, de députés dont les mandats principaux sont, au provincial, d’améliorer la « province de Québec » et de se faire réélire, et, au fédéral, d’améliorer le sort du Québec dans le Canada et de se faire réélire. »

Un an plus tard faut lire le récent appel pour des Etats généraux de l'indépendance du Québec de la part d'un autre militant, M. Simon Roy sur le site de vigile.com.(http://www.vigile.net/Etats-generaux-independance).

Des États généraux pour une telle convergence nationale permettraient de mettre en place une telle mobilisation. Je ne crains pas les divergence d'opinion qui pourraient se renforcer plutôt que s'affaiblir. Chaque Parti ou groupe pourrient faire avancer l’idée d’indépendance dans la population, chacun à sa façon, avec ses propres arguments, en restant fidèle à lui-même.

Il presse de raviver la fierté nationale et de combattre la lassitude et la peur face à notre avenir politique. Pour cela, il faut nous-mêmes cesser d’avoir peur d’agir, en faisant preuve d'ouverture, de courage, de détermination. La peur est le principal obstacle qui nous sépare de l’indépendance, sinon, comment expliquer toutes ces élections vides de sens sur le plan national. Comment expliquer l’attitude défaitiste face à cette Constitution canadienne de 1982 rejetée par tous les partis à l’Assemblée nationale, mais que nous respectons quand même? Comment expliquer le malaise de certains devant le nécessaire combat contre l’anglicisation qui prend davantage d’ampleur tous les jours à Montréal? Comment expliquer la recherche avide du moindre signe d’ouverture de façade du côté fédéral, alors que la centralisation des pouvoirs se continue et que notre minorisation se poursuit au Canada, alors que nous perdons progressivement nos moyens d’agir face à nos défis collectifs pressants.

Une convergence nationale au-delà des partis, une action politique déterminée, une démarche ouverte de démocratie participative et de mobilisation, d'abord entre souverainiste et ensuite avec les autonomistes sincères, sont des composantes d’une solution réaliste à notre situation comme peuple. Il presse de la mettre en place!

Archive du blog