Dans cette élection fédérale, jamais le choix offert aux Québécois-ses n’aura été aussi débilitant. Harper ou Dion ? Selon toute probabilité nous aurons l’un des deux hommes comme prochain premier ministre du Canada. Nous avons le choix entre le fossoyeur de Kyoto et le père de la loi sur la « clarté ». Deux chefs, deux partis, dont les politiques diffèrent à la marge, mais qui doivent se conformer aux vœux de la majorité canadienne dont le centre de gravité se déplace de plus en plus vers l’ouest. Deux chefs, deux partis, qui ne peuvent, s’ils veulent respecter la majorité de la population canadienne et se faire élire, que continuer la politique fédérale d’enfermement du Québec, de négation de sa réalité et de sa responsabilité comme nation.
Personne n'est plus dupe des mensonges télévisés du chef conservateur et de ses québécois de service :
- Le Québec n’a toujours pas de siège à l’UNESCO. Un fonctionnaire nommé par Québec pourra essayer d’influencer la délégation canadienne, mais non se prononcer à la tribune au nom de son gouvernement. Le Canada doit parler d’une seule voix, même en éducation.
- Le déséquilibre fiscal n’est pas réglé. Lors de l’annonce en mars 2007, en pleine campagne électorale québécoise, le rétablissement des transferts fédéraux aurait dû s’élever à près de 4 milliards de dollars, au lieu de 1 milliard, pour retrouver le niveau de 1993-1994, sans même compter les compensations qui auraient dû être faites pour les coupures des 10 années précédentes qui ont forcé le Québec à sabrer dans ses propres programmes et services. La réalité, c’est qu’Ottawa tenait à garder les moyens financiers qui lui permettent de créer ses propres programmes dans les champs de compétences du Québec, en les uniformisant dans la plus pure optique bureaucratique centralisatrice qui sévit à Ottawa.
- La reconnaissance de la nation Québécoise n’a pas changé la réalité concrète. On pourrait multiplier les exemples pour le démontrer: projet de loi fédéral pour réduire la proportion de députés du Québec à Ottawa, dispositions du code criminel à l’égard des jeunes contrevenants contraire à la position du Québec, coupures dans le domaine de la culture, contrats dans l’aérospatiale distribués hors-Québec, refus récent de rouvrir la Constitution pour y reconnaître la nation québécoise tel que le proposait par Mario Dumont.
La campagne électorale est l’occasion de rétablir la vérité, de démystifier le rôle dévolu au Québec dans le régime actuel, d'abattre l’illusion d’une soi-disant « participation au pouvoir fédéral ». Comme si le Québec était puissant lorsqu’il votait majoritairement libéral sous Trudeau lors du coup de force constitutionnel de 1982 où les aspirations du Québec ont été bafouées, ou lorsqu’il votait conservateur sous Mulroney où les maigres changements constitutionnels du « beau risque » Mulroney-Lévesque ont lamentablement échoué.
Le rôle le plus essentiel du Bloc québécois est de permettre à la très grande majorité de la population québécoise de voter selon ses convictions et ses intérêts nationaux, un premier pas pour sortir du carcan fédéral actuel.