vendredi 26 août 2022

IL Y A 45 ANS... NAISSAIT LA LOI 101

Au milieu de décembre 1976, environ un mois après l’élection, Camille Laurin me demandait de créer un comité de députés pour l'assister dans la préparation de la Charte du français, le projet de loi qui allait marquer la première année du Gouvernement Lévesque. Avec sept de mes collègues députés, nous allions pleinement participer à la grand aventure de la loi 101. Président de ce comité, je devenais dans les faits l'adjoint parlementaire de Camille Laurin qui allait me déléguer dans plusieurs évènements pour défendre la loi 101 avant et après son adoption. 
***
Le 26 août 1977, huit mois plus tard, suite à des années de lutte pour faire du français la langue officielle du Québec,  la Charte de la langue française, la « loi 101 » étaient adoptée par l'Assemblée nationale. Le Québec devenait officiellement français.  Camille Laurin décrivait ce geste comme un prélude à la souveraineté politique de notre peuple :

« Ce geste capital qui renverse le cours de notre histoire des deux derniers siècles, qui oriente dans le sens de la maturité, de la création et de l'ouverture au monde notre existence collective, nous le posons pour les Québécois d'aujourd'hui et les générations de l'avenir. (…) Dans un Québec désormais et pour toujours français, il est logique de prévoir d'autres reprises en main, d'autres appropriations et d'autres bonds en avant: gestion et aménagement du territoire, développement culturel, organisation sociale, stratégies économiques et, enfin, souveraineté politique »*
Manifestation monstre dans les rues de Montréal en appui à la loi 101

Avec mes collègues, j'ai voté cette loi avec une immense fierté, convaincu qu’elle allait contribuer fortement à convaincre une majorité de québécois et de québécoises de se donner un pays au prochain référendum qui aurait lieu d'ici 1980. 

Avant de procéder à la mise aux voix, le président dut rappeler à l’ordre la foule enthousiaste venue assister à ce moment historique dans les gradins de l’Assemblée nationale. Il y eu également par la suite des manifestations populaires monstres dans les rues du Québec. On aurait dit qu’une partie du peuple du Québec se débarrassait d’un lourd passé de défaites et d’humiliations, qu'il commençait à prendre le goût de la liberté et de la dignité.

Pourquoi avons-nous tardé depuis tout ce temps ? 45 ans, c'est long ! Il est temps que le Québec devienne bientôt un pays !




* Journal des débats, 26 août 1977. pp 3474-3476

Archive du blog