Les événements s’accumulent montrant que le
territoire du Québec sert de paillasson pour le passage du pétrole des sables
bitumineux par tous les moyens possibles. C’est une véritable invasion,
encouragée par les gouvernements d'Ottawa et de Québec. Après l’impact tragique du transport du
pétrole par train à Lac Mégantic, pendant que l’inversion de l’oléoduc
d’Enbridge dans l’est de Montréal se termine à travers les zones les plus densément
peuplées du Québec, la création d’un port pétrolier par TransCanada à Cacouna, en plein
cœur de la pouponnière des bélugas du St-Laurent, ouvre la porte la
circulation des immenses cargos pétroliers sur le Saint-Laurent, au risque de
polluer notre richesse nationale, le fleuve et sa faune. À nous les risques, à eux les profits, sans compter les pertes d'emploi dus à l'appréciation du dollar canadien qui nuit à nos exportations.
Déjà cette semaine, un
pétrolier de 100,000 tonnes est arrivé vide de New York à Sorel pour prendre son
chargement de pétrole bitumineux de l’Alberta en vue de son exportation. Le futur port pétrolier de Cacouna
accueillerait quant à lui deux pétroliers par semaine. Le pétrole du futur
oléoduc Énergie Est de TransCanada doit transporter vers Cacouna et les
Maritimes 1,1 million de barils par jour dès 2018. Il s’agit du plus important
projet du genre en Amérique du Nord et aussi du plus dangereux.
Le territoire du Québec n'est plus inviolable et son contrôle nous échappe ainsi que nos voies de transport qui sont de compétences fédérales de par la constitution canadienne qui nous a été imposée. D’ailleurs, les pétrolières le savent bien et traitent avec
arrogance notre gouvernement national qui par ailleurs fait preuve d’une
servilité inqualifiable.
Alors que le gouvernement canadien oriente ses
investissements (dont une partie payée par les Québécois) le développement pétrolier de l’Ouest canadien, il ignore les
impératifs environnementaux qu’exigent les accords internationaux de protection
du climat. Au contraire, le Québec, grâce à son électricité et à ses énergies
renouvelables, pourrait établir son
indépendance des énergies fossiles et assurer la protection de son environnement, dès qu'il disposera de l'ensemble de ses compétences, de ses moyens financiers et de la personnalité internationale d'un État indépendant.