Notes pour le
discours d’ouverture à destiNation
20 septembre
2013
Notes pour le discours d’ouverture à
destiNation
20 septembre 2013
Chers amis, Bienvenue au rassemblement
destination.
En juin 2013, suite à l’Assemblée des États
généraux sur la souveraineté et au Congrès de convergence, le CSQ et le NMQ ont
annoncé leur intention de faire converger leurs deux démarches, pour favoriser
l’union de tous les indépendantistes dans une optique non partisane. Depuis le
début de l’année, sauf l’arrêt obligé de la période électorale, nous avons
préparé ensemble cet évènement : destiNation, pour de nouvelles idées et
un nouveau départ.
Nous vous proposons de réaliser cette fin de
semaine trois objectifs :
1) examiner dans un esprit d’ouverture de nouvelles idées pour relancer
l’indépendance; 2) prendre un nouveau départ grâce à un plan d’action déterminé
et 3) jeter les base une nouvelle organisation large, un nouveau Conseil de la
souveraineté, capable de réaliser ce
plan d’action par une promotion constante et soutenue de l’idée
indépendantiste.
De nouvelles idées. Le mouvement
indépendantiste fait du surplace
depuis trop de temps. Une idée, même aussi valable et stimulante que l’indépendance, mais qui ne progresse pas ne peut que reculer. Nous avons
besoin de remettre en question les idées reçues. La principale idée à mettre au rencards a conduit à faire primer les
considérations stratégiques sur la promotion claire, soutenue, déterminée
de l’indépendance, particulièrement pendant les campagnes électorales, mais
aussi entre les campagnes.
La dernière campagne électorale l’a
démontré. L’absence de clarté et de
préparation a été terriblement néfaste pour le progrès de notre option. Tout comme dans les élections les
précédentes, le moyen (l’élection d’une majorité d’indépendantiste) a pris le
pas sur l’objectif. C’est l’inverse de la saucisse Hygrade. Dans le cas de l'indépendance, moins on parle et
moins on l’aime, moins on l’aime, moins on en parle, surtout lors des élections
quand les gens écoutent et débattent de politique. D’ici à la prochaine fois,
il faut au contraire appliquer la devise « plus on en parle, plus on aime l'indépendance, plus on
l’aime, plus on en parle.
On a beaucoup souligné lors du référendum écossais de
cette semaine, le « fair play » des deux camps, la solide préparation
du camp du Oui, la clarté de la question et de la règle du 50%+1. Mais ce qui
est frappant, c’est la progression de l’appui à l’indépendance au cours de la
campagne référendaire, en Écosse comme au Québec en 1995. Dans les deux cas, l’appui populaire à
l’indépendance en début de campagne était faible, mais a
progressé de 10% jusqu’à un résultat serré. Cela démontre bien au contraire que
lorsqu’on la défend, plus on aime l’idée d’indépendance.
Parmi les idées nouvelles dont
nous allons débattre en fin de semaine,
il y a celles contenues dans le rapport final de la Commission des États généraux sur la souveraineté qui sera lancé
sous forme de livre en fin d’après midi sous le titre "Forger notre avenir". Même si c’est à l’heure de l’apéro,
c’est plus qu’un apéritif.
On y présente 92 blocages au
développement du Québec qui prennent la mesure de notre dépendance à l’égard du
Canada dans tous les domaines de la vie collective. Puis deux idées importantes nouvelles, positives, qui ne feront peut-être pas l’unanimité, mais qui méritent d’être
approfondies :
- une démarche constituante fondée sur la souveraineté populaire et l’idée républicaine pour rompre notre incapacité de choisir depuis le « match nul » de 1995, une incapacité qui nous enferme dans le statu quo et la résignation nationale,
- des projets collectifs qui font consensus au Québec, mais que le Québec ne peut réaliser qu’à la marge dans l’espace canadien, dans des domaines comme le développement d’une économie verte, le développement des régions, la reprise un main de notre territoire et de nos transports, l’emploi et la sécurité du revenu.
Comme vient de le démontrer le
débat en Écosse, l’indépendance est à la fois question d’identité, de
démocratie et d’agir collectif pour une nation, et, en même temps, c’est un
outil indispensable de développement économique et social, en rendant possible des
projets collectifs d’envergure pour concrétiser l’indépendance.
Un plan d’action pour nouveau départ. D’autres thèmes seront approfondis cette fin de semaine en vue de
dégager des lignes de forces pour un plan d’action des organisations de la
société civile pour l’indépendance. Nous allons parler de convergence des
différentes composantes du mouvement indépendantiste mais aussi et surtout
d’actions de mobilisation politique.
Toutes les bonnes idées seront intégrées dans un plan
d’action dont prendra charge le nouveau Conseil de la souveraineté du
Québec pour en assurer la réalisation à travers les organisations de la société
civile.
Enfin, troisième objectif : une nouvelle organisation. Pour que ce rassemblement ne reste pas uniquement au
niveau des idées, aussi intéressantes soient-elles, il faut nous donner les moyens
de les mettre en œuvre.
En juin 2013, le Conseil de la souveraineté
du Québec a entrepris une première
transformation d’envergure qui en fait maintenant une organisation
d’organisations et de citoyen.ne.s Plusieurs des principales organisations de
la société civile en sont membres et participent à ses activités.
Nous allons annoncer dimanche une nouvelle appellation du Conseil qui
représente mieux sa nouvelle mission, les organisations unies pour l'indépendance, OUI-Québec. Ce changement de nom implique
plusieurs obligations : accroître la participation des membres actuels et
accueillir de nouvelles organisations; créer des commissions et de groupes de
travail multi-organisation pour certains projets retenus en fin de semaine;
développer les coalitions en région; attaquer de front l’inévitable question du
financement. Je vous invite à y participer.
Conclusion.
Imaginez que d’ici, pendant et après la
prochaine élection, sur toutes les tribunes, les citoyen.ne.s de toutes
allégeance remettent l’indépendance au cœur du débat politique comme un
objectif de liberté, de responsabilité et de dignité, et aussi comme un moyen de mener à terme nos
projets collectifs, de nous donner une démocratie plus pleine, d’assurer une
solidarité nationale effective. Imaginez
que cette fois, les citoyens sentent qu’il y a une lumière au bout du tunnel, un
avenir.
Collectivement, nous devons accélérer le pas. Pour les
peuples comme pour les individus, la liberté et l’indépendance ne sont
pas données. Elles se construisent et se gagnent. Depuis 400 ans le peuple québécois est en route vers une destination qui ne peut être qu’un pays. Nous sommes une nation,
nous avons un destin, celui d’être un pays libre et indépendant. À nous de le
réaliser. Vive le Québec !
Gilbert Paquette