L’argumentaire
pour la hausse développé récemment dans les pages du Devoir par un certain nombre de personnalités réduit les diplômes à
leur apport économique individuel. Il passe complètement à côté des avantages
économiques et sociaux collectifs de l’accès universel à une éducation de
qualité. Dans un pays riche et développé comme le Québec, la question des frais
de scolarité n’est jamais une question de faisabilité. C’est une question de
répartition de la richesse et de choix politique.
Il faut le dire : la force économique du Québec-pays
permettra de se doter d’un système scolaire gratuit, alors que la marge
budgétaire du Québec-province permettrait tout de même un gel des frais de
scolarité. Nous refusons l’argument de la « juste part ». Est-il
juste de demander à l’étudiant de payer avant même de devenir un contribuable,
le forçant à travailler pour compléter ses études, une part qu’il pourra rendre
au centuple plus tard en payant, grâce à son éducation, plus d’impôt que la
moyenne, au bénéfice de l’ensemble de la société ?
La décision de Québec est un abus de pouvoir par un gouvernement à courte vue.