La cour suprême du Canada vient d’invalider la loi 104, adoptée unanimement par l’Assemblée Nationale en 2002 qui visait à fermer une brèche en amendant la loi 101 concernant l’accès à l’école anglaise. Ce jugement est inacceptable et doit être contré car au delà de ses effets sur la situation fragile du français au Québec, il pose la question de la légitimité de la loi constitutionnelle de 1982 et des pouvoirs de notre Assemblée Nationale !
Selon le Globe & Mail de vendredi dernier: « The Supreme Court crafted an artful, admirable and unanimous compromise yesterday on English-language schooling for immigrant children. Like all such minority-schools cases, it hearkens back to the original compromises on which Canada was founded. To listen to the attacks on the decision, from sovereigntists and, worse, from Quebec’s Liberal government, one might conclude that Canada itself is an impossible notion. »
Eh bien oui, le Canada tel que conçu de l’extérieur du Québec est impossible car il ne respecte pas notre droit et notre volonté de faire respecter notre langue et notre culture chez nous. Nous n’avons que faire des leçons de gens qui ont la mémoire courte, oubliant la suppression systématique de la langue française des écoles de l’ouest canadien et d’Ontario au début du siècle dernier. Une fois les francophones bien minorisés presque partout au Canada, on peut se permettre d’évoquer un soi-disant compromis sur lequel le Canada aurait été fondé, compromis qui n’a jamais existé.
La longue marche du Québec qui a mené à la loi 101 ne peut être contrée par le Gouvernement et la Cour suprême d’une nation qui a imposé sa loi constitutionnelle au Québec unilatéralement, sans son consentement. Le gouvernement du Québec doit faire respecter les décisions et les lois de l’Assemblée Nationale en étendant les dispositions de la loi 101 à l’ensemble des écoles et des collèges du Québec, publiques ou privées. Il doit refuser tout permis aux écoles qui ne se conformeraient pas à ces dispositions.
Cet épisode est un de trop ! Il souligne l’urgence de doter le Québec de sa propre constitution nationale pour remplacer la constitution canadienne, constitution d’une autre nation. C’est bien sûr, une autre façon de définir la souveraineté qui seule peut nous assurer que jamais plus une loi extérieure ne soit imposée sans son consentement à la nation québécoise.