Je découvre au cours de cette campagne électorale que dans Verdun, Émard et Lasalle,
38,5 % des familles sont monoparentales, et 79,5 % d’entre elles ont une femme
comme cheffe de famille. Plus de 26 % des personnes habitant vivent sous le seuil du faible revenu et ce sont très
majoritairement des femmes. L’année dernière dans la métropole, on calculait
une différence de 17 500 $ par année entre le salaire des hommes et celui des
femmes.
Le gouvernement canadien ne fait pas son travail et le recul opéré en
matière de droits des femmes est inacceptable. Il suffit de consulter les statistiques
officielle pour constater le sexisme et à l’iniquité, la violence familiale, les
agressions sexuelles, la prostitution et la pauvreté dont sont toujours
victimes les femme. Qui plus est, c’est à elles qui reviennent
presque toujours la responsabilité de soutenir les autres membres de la famille (enfants,
malades et ainés). Une série de mesures doivent
donc être mises en oeuvre pour assurer aux femmes une qualité de vie
acceptable : services de proximité, transport en commun sécuritaire et
fiable, accès à des ressources en matière de santé, à des ressources
communautaires, à des services de garde abordables et flexibles, à des
logements sociaux, à des emplois de qualité, durables et locaux, etc.
Au contraire, les conservateurs
et le NPD prônent une politique budgétaire de déficit zéro qui mène directement
à des mesures d’austérité qui défavorisent sur tout les femmes. Nous n’avons pas besoin d’une deuxième
austérité qui vient d’Ottawa en plus de celle en cours au Québec, alors que les
surplus financiers existent dans les banques, les pétrolières, les paradis
fiscaux, et dans les cadeaux aux riches du dernier budget canadien. Il
y a là plus de 8 milliards de marge de manœuvre qu’il faut orienter vers la réduction les inégalités sociales qui touchent
surtout les femmes.
Le gouvernement Harper a de plus sabré dans le financement des organismes voués à la défense collective des droits des
femmes. 37 % du budget de Condition féminine Canada a été coupé
idéologiquement par les conservateurs, un choix qui reflète l’insensibilité
et l’inconscience du gouvernement en place. Les Centres de femmes et les autres groupes de femmes
ont besoin de financement pour continuer à aider les femmes et leurs enfants à
se sortir de la pauvreté et de la violence.
Pour les femmes autochtones, le gouvernement
canadien refuse de mettre sur pied une Commission d’enquête nationale sur la
disparition ou le meurtre de plus de 1200 femmes, ce qui souligne l’aveuglement
qui sévit à Ottawa à l’égard des féminicides et de la sécurité des femmes en
général. Des crimes passent sous silence,
pendant que les autorités canadiennes s’en lavent les mains. Dans le même ordre d’idée, malgré l’unanimité
de l’Assemblée nationale du Québec et les pressions des groupes de femmes pour
le maintien du registre des armes à feu, Ottawa a balayé de la main les
revendications découlant directement du féminicide de 14 femmes, tuées à
Polytechnique en 1989. Une insulte à toutes les Québécoises et à tous les
Québécois. Par ailleurs, le droit à l’avortement est toujours
menacé dans la mesure où la ministre fédérale conservatrice à la Condition
féminine est anti-avortement ainsi que près du quart de la députation
conservatrice.
Il sera plus facile de faire respecter les
droits des femmes dans le cadre d’un gouvernement minoritaire à Ottawa où le Bloc québécois
pourra jouer un rôle de chien de garde. Il est surtout grand temps
que le Québec reprenne sa place à Ottawa pour faire le travail d’opposition qui
n’a pas été fait dans les dernières années, en attendant de rapatrier ici, chez
nous, tous nos moyens d’action comme peuple.