vendredi 9 octobre 2015

Ottawa fait reculer le Québec en matière de condition féminine

Je découvre au cours de cette campagne électorale que dans Verdun, Émard et Lasalle, 38,5 % des familles sont monoparentales, et 79,5 % d’entre elles ont une femme comme cheffe de famille. Plus de 26 % des personnes habitant vivent sous le seuil du faible revenu et ce sont très majoritairement des femmes. L’année dernière dans la métropole, on calculait une différence de 17 500 $ par année entre le salaire des hommes et celui des femmes.

Le gouvernement canadien  ne fait pas son travail et  le recul opéré en matière de droits des femmes est inacceptable. Il suffit de consulter les statistiques officielle pour constater le sexisme et à l’iniquité, la violence familiale, les agressions sexuelles, la prostitution et la pauvreté dont sont toujours victimes les femme. Qui plus est, c’est à elles qui reviennent presque toujours la responsabilité de soutenir les autres membres de la famille (enfants, malades et ainés).  Une série de mesures doivent donc être mises en oeuvre pour assurer aux femmes une qualité de vie acceptable : services de proximité, transport en commun sécuritaire et fiable, accès à des ressources en matière de santé, à des ressources communautaires, à des services de garde abordables et flexibles, à des logements sociaux, à des emplois de qualité, durables et locaux, etc.

Au contraire, les conservateurs et le NPD prônent une politique budgétaire de déficit zéro qui mène directement à des mesures d’austérité qui défavorisent sur tout les femmes. Nous n’avons pas besoin d’une deuxième austérité qui vient d’Ottawa en plus de celle en cours au Québec, alors que les surplus financiers existent dans les banques, les pétrolières, les paradis fiscaux, et dans les cadeaux aux riches du dernier budget canadien. Il y a là plus de 8 milliards de marge de manœuvre qu’il faut orienter vers la réduction les inégalités sociales qui touchent surtout les femmes.

Le gouvernement Harper a de plus sabré  dans le financement des organismes voués à la défense collective des droits des femmes. 37 % du budget de Condition féminine Canada a été coupé idéologiquement par les conservateurs, un choix qui reflète l’insensibilité et l’inconscience du gouvernement en place. Les Centres de femmes et les autres groupes de femmes ont besoin de financement pour continuer à aider les femmes et leurs enfants à se sortir de la pauvreté et de la violence.

Pour les femmes autochtones, le gouvernement canadien refuse de mettre sur pied une Commission d’enquête nationale sur la disparition ou le meurtre de plus de 1200 femmes, ce qui souligne l’aveuglement qui sévit à Ottawa à l’égard des féminicides et de la sécurité des femmes en général. Des crimes passent sous silence,  pendant que les autorités canadiennes s’en lavent les mains. Dans le même ordre d’idée, malgré l’unanimité de l’Assemblée nationale du Québec et les pressions des groupes de femmes pour le maintien du registre des armes à feu, Ottawa a balayé de la main les revendications découlant directement du féminicide de 14 femmes, tuées à Polytechnique en 1989. Une insulte à toutes les Québécoises et à tous les Québécois. Par ailleurs, le droit à l’avortement est toujours menacé dans la mesure où la ministre fédérale conservatrice à la Condition féminine est anti-avortement ainsi que près du quart de la députation conservatrice.


Il sera plus facile de faire respecter les droits des femmes dans le cadre d’un gouvernement minoritaire à Ottawa où le Bloc québécois pourra jouer un rôle de chien de garde.  Il est surtout grand temps que le Québec reprenne sa place à Ottawa pour faire le travail d’opposition qui n’a pas été fait dans les dernières années, en attendant de rapatrier ici, chez nous, tous nos moyens d’action comme peuple.

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