On se croirait dans les années
30 où les eaux du St-Laurent faisaient office de grande poubelle à ciel ouvert. C’est un gouvernement de René Lévesque, auquel
j’ai participé, qui a entrepris d’épurer les eaux du St-Laurent. Au moment où
on s’apprête à réaliser un projet de plage à Verdun et où on voudrait ouvrir
davantage l’accès au fleuve et aux Rapides de Lachine, on ne peut accepter ce
déversement massif des eaux usées dans le fleuve.
Dans quelques jours, le tiers du réseau
d’égout de Montréal sera déversé directement dans le Fleuve, c’est près de 8
milliards de litres d’eau usée, l’équivalent de 2600 piscines olympiques…
Un
cocktail de bactéries, de virus et de produits pharmaceutiques directement dans
le fleuve, sans passer par l'usine d'épuration.
Il faut unir nos voix à celles des citoyennes et des
citoyens touchées par cette décision. Les Rapides de Lachine, tout comme les
abords du Fleuve doivent être protégés. Pensons aux écoles, à l’auditorium de
Verdun, où les gens seront en contact avec ces eaux polluées. Cette décision
est indéfendable.
Il faut un moratoire d’ici cet hiver afin de prendre le temps de
concerter les différents acteurs impliqués, et de faire preuve de transparence
dans la prise de décision. La population doit être consultée et informée. Sa
sécurité et la sécurité de l’environnement doivent être intégralement respectées.
La
suspension de la décision par la ministre à Ottawa est un pas dans la bonne
direction, mais elle n’est pas suffisante. Elle doit donner lieu à un processus
public de consultation de la population et des experts. Cela nous rappelle
douloureusement que le Québec n’est pas maître de ses décisions en ce qui
concerne la protection du fleuve, notre joyau national.
Gilbert Paquette, candidat du Bloc Québécois dans LaSalle-Émard-Verdun.
6 octobre 2015