mercredi 20 septembre 2017

L'État espagnol bafoue la démocratie

Je suis actuellement à Barcelone pour participer à un mission d'observation du référendum catalan. Je viens d'apprendre l'inacceptable: la police espagnole, après avoir investi certaines imprimeries il y a quelque jours pour saisir de la publicité et des listes pour le référendum, occupe maintenant des Ministères catalans et détient certains hauts fonctionnaires pour empêche le Gouvernement catalan de fonctionner.

Le gouvernement de droite de Mariano Rajoy applique des méthodes dignes de Franco et des pire dictateurs en niant la démocratie catalane et le droit du peuple de choisir son avenir. La démocratie catalane est intense. Le 11 septembre, jour de la Diada, la foule majoritairement indépendantiste était estimée autour de un million de personnes. Encore hier, le 19, sur une place publique remplie à craquer près de mon appartement, j'ai assisté à un rassemblement plein d'énergie démocratique de la Esquierra republica pour le "Si" et la construction d'une république nouvelle. Selon un sondage, le référendum du 1er octobre est soutenu par 80% des personnes qui se sont exprimése, même si une  partie n'est pas pour l'indépendance. Les gens veulent s'exprimer et on les en empêche brutalement.

En appliquant ce régime de terreur, le gouvernement Rajoy pourrait ne pas réussir car il n'est pas majoritaire au Parlement espagnol et il pourrait perdre l'appui du PSOE et des députés basques à Madrid, qui prônent une solution autonomiste pour la Catalogne, mais qui le maintenaient au pouvoir jusqu'à maintenant. Par ailleurs, il est certains que la majorité des indépendantistes catalans sortiront renforcés dans leur conviction et voudront accroître leur résistance pacifique à un régime antidémocratique qui les oppriment.

L'opinion internationale doit les soutenir dans leurs droits démocratiques.

Vista Catalunya Lliure.

lundi 11 septembre 2017

La Catalogne se prépare au référendum sur l'indépendance

Aujourd'hui jour de la Diada, Fête nationale du peuple catalan, qui souligne la perte de leur indépendance en 1714, nous vivrons un onze septembre plein d'actes politiques et de revendications préparant le référendum du 1er octobre. Celui-ci se tiendra grâce à la collaboration de 600 municipalités catalanes qui ont le pouvoir d'organiser des élection, car l'État espagnol refuse l'usage de la structure électorale qu'il contrôle, niant ainsi les droits du peuple catalan.
La Diada 2016, 11 septembre 2016, Place de l'Arc de triomphe
L'évènement le plus important de la journée sera la mobilisation organisée par l'Assemblée nationale de Catalogne, principal mouvement de la société civile, qui remplira cette année le Passieg de Gracia et la rue Arago pour former un immense symbole PLUS. Mille militants encadreront les centaines de milliers de participants.

Déjà hier, Claire et Juli  qui m'accompagnent à Barcelone ont participé à une marche au flambeau dans les rues de Barcelone qui est passée devant l'appartement que nous louons. Pour ma part, j'ai regardé à la télévision l'acte institutionnel du Gouvernement et du Parlement de Catalogne qui a rendu hommage aux "droits de l'homme pour la démocratie et la liberté. Des discours engagés entrecoupés de chansons célébrant la liberté. Un spectacle émouvant, malgré la différence linguistique.

Vive le Québec et la Catalogne libres !

lundi 29 mai 2017

Option Nationale dans GOUIN, pour l'indépendance.

Les partis indépendantistes ne nous rendent pas la tâche facile ces jours-ci. Comme beaucoup d'indépendantistes, je suis membre des trois partis malheureusement toujours provinciaux, en plus de mon implication au Bloc québécois. Le Parti québécois ne participant pas à l'élection dans Gouin, on me facilite la tâche. Il me reste donc un choix entre deux options : QS ou ON.

Pourquoi pas Gabriel Nadeau-Dubois ? En effet, pourquoi pas ? je suis de ceux, malgré la différence d'âge et de génération, qui ont été presque toujours été en résonance positive avec Gabriel, que ce soit au moment des luttes étudiantes de 2012 ou, plus récemment, lors de cette belle initiative de « Faut qu'on se parle ».

Malgré tout cela, j'ai des appréhensions, surtout depuis le congrès de QS de la fin de semaine dernière où on a laissé sans réplique (cela inclus GND me semble-t-il) certaines militantes dénaturer à coup de « vérités alternatives » de larges portions du mouvement indépendantiste. Le PQ a ses défauts, dont celui d'un souverainisme souvent timide, mais il n'est pas et n'a jamais été néolibéral et encore moins xénophobe ou raciste. En passant, il n'y a rien de plus « inclusif » que la laïcité.  Québec solidaire, lui, ne s'est pas montré très « inclusif » ni très "solidaire" des autres indépendantistes en fin de semaine dernière, ni à l'égard de ceux du PQ, ni à l'égard des efforts du OUI Québec pour rassembler tout le monde autour de l'indépendance. Ce n'est pas comme cela que l'on va se donner un pays, encore moins les moyens de mettre en œuvre un projet de société dont le Québec a besoin.

Lors de cette élection dans Gouin, on ne peut que souhaiter qu'Option nationale augmente considérablement son vote populaire, surtout au moment d'entreprendre des discussions de fusion ou d'alliance avec Québec solidaire. De toutes évidence, il faut renforcer ON pour renforcer l'aile indépendantiste de QS. Ce parti va devoir notamment revoir ses positions sur la feuille de route signée par ses représentants à la table de concertation des OUI Québec. Ce texte était à 80% et plus en ligne avec le programme de QS et totalement en ligne avec le programme d'ON.

Malgré la faiblesse de ses appuis aux dernières élections, Option nationale, son chef, sa candidate dans Gouin et ses militants méritent notre appui car ils détiennent la clef pour la mise en route d'une démarche constituante vers l'indépendance. Tous les indépendantistes qui votent habituellement pour le Parti québécois devraient voter pour Vanessa Dion et Option nationale dans Gouin pour donner un signal très clair qu'il est urgent que tous les indépendantistes mettent ensemble le cap sur l'indépendance.

samedi 26 novembre 2016

Ottawa nuit aux "vraies affaires"

Pour beaucoup de gens, notre dépendance d’Ottawa, imposée par la constitution canadienne, est sans conséquences pour les "vraies affaires" (comme dit Philippe Couillard). Voilà pourquoi lors des États généraux sur la souveraineté nous avions identifié 92 blocages résultant de la dépendance du Québec dans le régime canadien. Ces derniers jours, les députés du Bloc québécois ont mis en évidence deux nouveaux blocages de taille dues à l'action du gouvernement Trudeau, lequel semble se foutre complètement des intérêts économiques du Québec.

Le premier concerne les paradis fiscaux. Le député Gabriel Ste-Marie a déposé une motion au parlement canadien pour contrer l'inaction d'Ottawa dans ce domaine. Il a débuté son intervention ainsi : "Si je suis indépendantiste, c’est parce que je veux que le Québec s’occupe lui-même des questions qui relèvent des pays souverains, et la fiscalité internationale en fait partie. Comme les traités fiscaux sont la pierre d’assise de la fiscalité internationale, le Québec ne peut rien faire. Tant que le gouvernement fédéral ne colmate pas les brèches qui permettent aux profiteurs d’utiliser les paradis fiscaux, le Québec perd des revenus, lui aussi."

Le second concerne la perte des sièges sociaux au Québec, comme ce fut le cas de Rona récemment. Le député Xavier Barsalou-Duval nous lance une alerte: « le seuil d'examen en vertu de la Loi sur Investissement Canada sera rehaussé à 1 milliard de dollar dès 2017. En termes compréhensibles, cela signifie que le ministre du Développement économique du Canada n'aura plus à autoriser les acquisitions étrangères d'entreprises d'ici si elles ont une valeur inférieure à un milliard de dollars. » Il souligne que le gouvernement abdique ses responsabilités en laissant se poursuivre la perte nette de 108 sièges sociaux depuis 6 ans au Québec.


Pour lutter contre ces deux fléaux que sont l’évasion fiscale et la fuite des sièges sociaux, il faut récupérer nos responsabilités au Québec à l’égard des traités fiscaux et du contrôle des investissements étrangers...entre autres.

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