jeudi 9 novembre 2023

La filière batterie et l’arrosage des plantes.

Le ministre de l’Économie du Québec, Pierre Fitzgibbon, soutient qu’il aurait été superflu pour son gouvernement d’obliger les entreprises de la filière batterie à s’approvisionner chez des fournisseurs québécois, car cela se fait naturellement. « Toutes les composantes qui vont faire les cellules, les cathodes, viennent toutes du terroir québécois », a assuré le ministre en point de presse récemment. 

Le ministre, avec son arrogance habituelle nous invite à « comprendre comment fonctionnent les projets industriels ». Justement, nous comprenons très bien que les entreprises prendront leur ressources, matérielles, énergétiques, humaines là où elles contribueront à maximiser leurs profits. Les décisions seront prises à la faveur d’entente internationales dans une économie mondialisée en constante évolution. Rien ne garanti que ce qui peut être avantageux maintenant pour une entreprise implantée au Québec le sera dans deux, cinq ou dix ans. Les exemples de changement de cap abondent partout. 

Il nous révèle le fonds de sa pensée : « Une plante, on est mieux de l’arroser, pour qu’elle pousse, que de tirer dessus. » En fait, le gouvernement a écarté l’idée d’exiger un minimum de contenu québécois aux entreprises de la filière batterie (Northvolt, GM et Ford) de crainte de perdre les projets ou d’hypothétiques poursuites en vertu des lois de commerce international. Cela augure mal quant à la réalisation du plan pharaonique de développement d’Hydro-Québec sous la responsabilité du même ministre, notamment dans le développement de l’énergie éolienne. 

Le ministre Fitzgibbon l’ignore peut-être mais sa boutade sur l’arrosage des plantes origine de Claude Morin, le père de l’étapisme. On a tellement bien arrosé la plante de l’indépendance pendant 25 ans que celle-ci était presque noyée jusqu’à ce qu’on la mette à nouveau au soleil.


Archive du blog