Emboitant le pas à la Coalition pour l’avenir du Québec et à François Legault, le fondateur de l’ADQ, Jean Allaire, dans le Devoir du samedi 7 janvier, nous propose à son tour la même impasse, niant la nécessité et l’urgence de nous libérer de la dépendance politique actuelle du Québec.
C’est pourtant le même Jean Allaire qui proposait, lors de son départ du Parti libéral en compagnie de Mario Dumont pour fonder l’ADQ, dans le rapport qui porte son nom, le rapatriement de 22 pouvoirs jugés indispensables au Québec et, en cas de refus, un référendum sur la souveraineté. Maintenant que plus de 80% de la population canadienne-anglaise refuse tout aménagement constitutionnel souhaité par les Québécois (voir le sondage Bloc-IPSO), que le Gouvernement canadien rejette du revers de la main les positions unanimes de l’Assemblée Nationale du Québec, qu’est-ce qui pourrait bien nous amener à cesser de travailler à faire avancer l’émancipation du Québec ? Pourquoi cette volteface qu’il faut bien qualifier de démission ?
Selon Jean Allaire, « après deux référendums, il est plus que temps de respecter la volonté de la population de vouloir passer à autre chose ». Quelle volonté? N’est-ce pas plutôt l’absence de volonté de choisir d’une partie importante de la population dont il s’agit. N’est-ce pas aussi le rejet des virages en rond qui provoque le désir d’un véritable changement dans la population ? Les sondages démontrent pourtant que l’appui à la souveraineté, même sans partenariat (un changement subtil dans les questions de sondage depuis 2005 que peu ont remarqué), oscille entre 35 et 45% depuis le sommet de 54% au moment de la commission Gomery. Cet appui demeure remarquable d’autant plus qu’aucune démarche sérieuse n’ait encore été entreprise pour résoudre notre question nationale. Il est plus que temps de s’y attaquer.
Mais pour Jean Allaire, François Legault et les autres, « il est impératif que nous établissions une véritable paix en la matière ». Ce qu'on nous propose, n’est-ce pas plutôt une paix des démissionnaires tranquilles, qui ne peut mener qu'à un peuple qui repose en paix. Je regrette MM Legault et Allaire, nous refusons la dépendance et la lente assimilation et nous n’avons pas 10 ans devant nous !