dimanche 14 août 2016

La drogue appelée "gouvernance provinciale"

Le mécanisme dont je parle est bien connu en dynamique des systèmes, c’est celui du cycle autodestructeur. Comme dans le cas du climat ou dans celui de l’addiction à la consommation de drogues, chaque action produit des effets, lesquels favorisent la répétition des mêmes actions, ces dernières à leur tour produisant des effets encore plus néfastes, jusqu’à un terme fatal. C’est aussi ce type de mécanisme qui enferme encore une courte majorité de la population du Québec dans la dépendance à l’égard du Canada. Plus on se gouverne en respectant la constitution canadienne imposée unilatéralement au Québec, plus l’appartenance au Canada s’incruste dans les esprits comme le pays de référence et, imperceptiblement, nous nous pensons petit à petit comme une minorité linguistique plutôt que comme une nation.

L’enfermement du Parti Québécois dans la gouvernance provinciale est une drogue du même ordre. Parfois déguisée sous le terme de « gouvernance souverainiste » comme en 2012, la gouvernance provinciale est en contradiction directe avec la raison d’être du Parti. À chaque campagne électorale, on pense résoudre cette contradiction en se répétant qu’une fois au pouvoir, on pourra mieux faire avancer l’indépendance. Comment, on ne sait trop, on n’a rien prévu et on n’a pas demandé de mandat à la population pour ce faire.
Il faut maintenant un changement de cap, lancer un nouveau cycle décontaminant, mobilisant. Il faut une nouvelle phase dans l’histoire du PQ, celle d’un espoir renouvelé, d’une indépendance pleinement assumée, avant, pendant et après chacune des élections, jusqu’à ce que la population élise un gouvernement indépendantiste ayant demandé un mandat pour la réaliser et décidé à le faire.
Sans cela, ce parti, créé pour nous donner un pays, n’aurait plus beaucoup de raison d’être.

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