Le mécanisme dont je parle est bien
connu en dynamique des systèmes, c’est celui du cycle autodestructeur. Comme dans
le cas du climat ou dans celui de l’addiction à la consommation de drogues, chaque
action produit des effets, lesquels favorisent la répétition des mêmes actions,
ces dernières à leur tour produisant des effets encore plus néfastes, jusqu’à
un terme fatal. C’est aussi ce type de mécanisme qui enferme encore une courte
majorité de la population du Québec dans la dépendance à l’égard du Canada. Plus
on se gouverne en respectant la constitution canadienne imposée unilatéralement
au Québec, plus l’appartenance au Canada s’incruste dans les esprits comme le
pays de référence et, imperceptiblement, nous nous pensons petit à petit comme une
minorité linguistique plutôt que comme une nation.
L’enfermement du Parti Québécois
dans la gouvernance provinciale est une drogue du même ordre. Parfois déguisée sous
le terme de « gouvernance souverainiste » comme en 2012, la
gouvernance provinciale est en contradiction directe avec la raison d’être du
Parti. À chaque campagne électorale, on pense résoudre cette contradiction en se
répétant qu’une fois au pouvoir, on pourra mieux faire avancer l’indépendance. Comment,
on ne sait trop, on n’a rien prévu et on n’a pas demandé de mandat à la
population pour ce faire.
Il faut maintenant un changement de
cap, lancer un nouveau cycle décontaminant, mobilisant. Il faut une nouvelle
phase dans l’histoire du PQ, celle d’un espoir renouvelé, d’une indépendance pleinement
assumée, avant, pendant et après chacune des élections, jusqu’à ce que la
population élise un gouvernement indépendantiste ayant demandé un mandat pour
la réaliser et décidé à le faire.
Sans cela, ce parti, créé pour nous
donner un pays, n’aurait plus beaucoup de raison d’être.