samedi 5 mars 2016

Péladeau doit revoir l'article 1

Le chef du Parti québécois, Pierre-Karl Péladeau a affirmé le 12 février 2015 : « C’est pourquoi, lors des prochaines élections, je souhaite obtenir le mandat de réaliser concrètement l’indépendance du Québec ». Or cette déclaration, très claire, que j'appuie sans réserve, est incompatible avec l’article 1 du programme du PQ qui se lit actuellement ainsi :  « le Parti Québécois a pour objectif premier de réaliser la souveraineté du Québec à la suite d’une consultation de la population par référendum tenu au moment jugé approprié par le gouvernement. » Jusqu'à maintenant, cet article a eu pour effet de paralyser l'action du Parti québécois, et ce depuis le dernier référendum de 1995. Il implique que le débat sur l'indépendance ne se fait pas lors de l'élection mais lors d'un référendum  ayant lieu plus tard on ne sait trop quand. Par conséquent les prochaines élection ne peuvent donner un mandat de réaliser concrètement l'indépendance du Québec.
Cet énoncé  de l'article 1 est devenu avec le temps un facteur d’attentisme, de division entre indépendantistes, d’éteignoir de la mobilisation militante et de repoussoir des citoyens à l’égard de l’indépendance. Depuis le référendum de 1980, chaque élection devient une lutte de partis plutôt qu’une lutte nationale : qui fera le meilleur gouvernement provincial, comme si un « bon gouvernement » était possible pout un indépendantiste dans le carcan canadien . D’un point de vue militant, comme l’exprimait nettement l’un d’eux lors de la récente élection canadienne à laquelle j'ai participé, « vous me rappellerez quand il y aura un référendum annoncé ». Quant à la population, on entend de plus en plus, même de la part de sympathisants, un discours de renoncement : « cessez de parler d’indépendance, même si c’est souhaitable, cela n’arrivera pas ». Cette approche du principal parti indépendantiste nous empêche en fait de faire campagne sur le contenu de l’indépendance puisqu’aucune étape sérieuse n’est jamais à l’horizon.
Pour se remettre en marche, pour parler d’indépendance et surtout être écouté largement, il faut que la prochaine élection soit une étape sérieuse, marquante, déterminante, déclenchant une démarche vers l’indépendance.  Il ne s'agit pas d'une élection référendaire. Un référendum doit conclure la démarche, mais pas l'initier. C'est l'élection qui doit  enclencher la démarche vers le pays.
J'ai élaboré un peu plus cette démarche stratégique dans une nouvelle chronique que je commence sur vigile.net Voir : http://vigile.net/Se-remettre-en-marche-73842


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