dimanche 3 janvier 2016

Épisode 4 - Pour un nouveau cycle politique.

Je termine  ici une chronique en quatre épisodes de la campagne électorale canadienne 2015 à laquelle j'ai participé comme candidat du Bloc québécois dans LaSalle-Émard-Verdun. 

À l'élection canadienne de 2015, tout comme en 2011, la moitié seulement des indépendantistes ont voté pour le Bloc. Au Québec comme à Ottawa, depuis 2007, les partis indépendantistes ne font plus le plein des électeurs favorables à l’indépendance. Rappelons qu’en 2007, au Québec, le Parti québécois récoltait 28% des appuis, alors que l’appui à la souveraineté se maintenait à 44%. Il est clair qu’on ne peut plus faire des élections de « bon gouvernement » à Québec, ou de « bonne opposition » à Ottawa sans foncer dans un mur.
En relançant le Bloc à Ottawa, nous voulions démarrer un nouveau cycle politique en vue de 2018. Force est de constater que cela reste à faire.  Pour gagner la prochaine fois, il nous faudra  une solidarité sans failles autour de l’indépendance, assumer une indépendance déterminée, décomplexée, en lien avec nos projets collectifs de développement économique, d’énergies renouvelables, de justice sociale au Québec et dans le monde.
Pour ce faire il est urgent de converger autour d’un plan, d’une feuille de route dont voici les principaux éléments.
a.     Publier une feuille de route comme élément déclencheur. Tant qu’une démarche nationale convergente et potentiellement décisive ne sera pas annoncée, on sera dans une impasse. On continuera à faire des campagnes partisanes, plutôt que nationales, des campagnes ne portant pas sur l’indépendance. Un nouveau cycle doit être amorcé par la publication d’une feuille de route avec un objectif clair et une démarche endossée par les principaux acteurs du mouvement indépendantiste. Cette solidarité et cette détermination retrouvées sont indispensables pour redonner confiance que l’indépendance se fera.
b.     Confier un rôle d’initiateur à la société civile indépendantiste. À l’instar de la Catalogne où la société civile a joué un rôle central dans la convergence des partis indépendantistes, nous avons entrepris, à partir de 2008, de consolider la société civile indépendantiste. Le OUI-Québec regroupe actuellement la plupart des organismes de la société civile favorables à l’indépendance. C’est là où le texte de la feuille de route pourra être mis en forme avec les représentants des partis et des mouvements.
c.  Donner un contenu à la lutte nationale. Nos adversaires ont réussi à présenter l’indépendance comme une question déconnectée des « vraies affaires », disaient-il à l’élection de 2014. Au cours de la campagne 2015 également, beaucoup ne voyaient plus trop les liens entre notre dépendance politique et des questions comme l’austérité budgétaire, le transport du pétrole, la démocratie, l’environnement ou les enjeux internationaux. Notre réponse  doit être de proposer des projets d’avenir faisant un large consensus au Québec, nécessitant le contrôle de nos affaires dans un Québec pays.
d.  Nous mobiliser pour une campagne permanente pour l’indépendance. Pour gagner l’élection de 2018, il faut se remettre à parler, écouter, sortir hors de nos rangs et convaincre. En un mot, il faut nous mobiliser dans les organisations de la société civile comme au sein des partis politiques pour véhiculer le pourquoi et le comment de l’indépendance. Au cours de l'élection de 2015, les candidats du Bloc et beaucoup de militantes et de militants venaient du PQ, de QS et d’ON. On a eu un début de convergence des partis. Il faut maintenant poursuivre ensemble le porte-à-porte, les assemblées de cuisine, l’affichage, les évènements politiques, tout en publicisant   de façon persistante ces actions.
Même si le résultat de l’élection de 2015 a été en deçà de nos attentes, le mouvement indépendantiste en sort tout de même renforcé grâce à l’élection d’une équipe de 10 députés et d'une trentaine de conseillers à plein temps, une équipe dotée de moyens accrus. Il faut maintenant que cette équipe s'engage à fond dans la promotion de l’indépendance et la convergences des mouvements et des partis indépendantistes, pour mettre fin au cycle politique précédent et relancer le mouvement d'émancipation nationale.

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