À l'élection canadienne de 2015, tout comme en 2011, la moitié seulement des indépendantistes
ont voté pour le Bloc. Au Québec comme à Ottawa, depuis 2007, les partis
indépendantistes ne font plus le plein des électeurs favorables à
l’indépendance. Rappelons qu’en 2007, au Québec, le Parti québécois récoltait
28% des appuis, alors que l’appui à
la souveraineté se maintenait à 44%. Il est
clair qu’on ne peut plus faire des élections de « bon
gouvernement » à Québec, ou de « bonne opposition » à Ottawa sans foncer dans un mur.
En relançant le Bloc à Ottawa, nous voulions démarrer un
nouveau cycle politique en vue de 2018. Force est de constater que cela reste à
faire. Pour gagner la prochaine fois, il nous faudra une solidarité sans failles autour
de l’indépendance,
assumer une indépendance déterminée, décomplexée, en lien avec nos projets
collectifs de développement économique, d’énergies renouvelables, de justice
sociale au Québec et dans le monde.
Pour ce faire il est urgent de converger autour d’un plan, d’une
feuille de route dont voici les principaux éléments.
a.
Publier
une feuille de route comme élément
déclencheur. Tant qu’une démarche nationale convergente et potentiellement
décisive ne sera pas annoncée, on sera dans une impasse. On continuera à faire
des campagnes partisanes, plutôt que nationales, des campagnes ne portant pas
sur l’indépendance. Un nouveau cycle doit être amorcé par la publication d’une
feuille de route avec un objectif clair et une démarche endossée par les
principaux acteurs du mouvement indépendantiste. Cette solidarité et cette
détermination retrouvées sont indispensables pour redonner confiance que
l’indépendance se fera.
b.
Confier un
rôle d’initiateur à la société civile indépendantiste. À l’instar de la
Catalogne où la société civile a joué un rôle central dans la convergence des
partis indépendantistes, nous avons entrepris, à partir de 2008, de consolider
la société civile indépendantiste. Le OUI-Québec regroupe actuellement la plupart des organismes de
la société civile favorables à l’indépendance. C’est là où le texte de la feuille de
route pourra être mis en forme avec les représentants des partis et des
mouvements.
c. Donner un
contenu à la lutte nationale. Nos adversaires ont réussi à présenter
l’indépendance comme une question déconnectée des « vraies
affaires », disaient-il à l’élection de 2014. Au cours de la campagne 2015 également, beaucoup ne voyaient plus trop les
liens entre notre dépendance politique et des questions comme l’austérité
budgétaire, le transport du pétrole, la démocratie, l’environnement ou les
enjeux internationaux. Notre réponse
doit être de proposer des projets d’avenir faisant un large consensus au
Québec, nécessitant le contrôle de nos affaires dans un Québec pays.
d. Nous mobiliser
pour une campagne permanente pour l’indépendance. Pour gagner l’élection de
2018, il faut se remettre à parler, écouter, sortir hors de nos rangs et
convaincre. En un mot, il faut nous mobiliser dans les organisations de la société
civile comme au sein des partis politiques pour véhiculer le pourquoi et
le comment de l’indépendance. Au cours de l'élection de 2015, les candidats du Bloc et beaucoup de
militantes et de militants venaient du PQ, de QS et d’ON. On a eu un début de
convergence des partis. Il faut maintenant poursuivre ensemble le
porte-à-porte, les assemblées de cuisine, l’affichage, les évènements
politiques, tout en publicisant de façon persistante ces actions.
Même si le résultat de l’élection de 2015 a été en deçà de nos
attentes, le mouvement indépendantiste en sort tout de même renforcé grâce à
l’élection d’une équipe de 10 députés et d'une trentaine de conseillers à plein temps, une équipe
dotée de moyens accrus. Il faut maintenant que cette équipe s'engage à fond dans la promotion de l’indépendance et la convergences des mouvements et des partis indépendantistes, pour mettre fin au cycle politique précédent et relancer le mouvement d'émancipation nationale.