samedi 26 décembre 2015

Épisode 2 - Sur le terrain - une option lointaine.

Je poursuis ici une chronique en quatre épisodes de la campagne électorale canadienne 2015 à laquelle j'ai participé comme candidat du Bloc québécois dans Lassalle-Émard-Verdun.
 
Voici ce que je retiens des rencontres directes avec les citoyennes et les citoyens à leur domicile, sur les rues commerciales ou dans des évènements des groupes communautaires.
  •  L’indépendance est toujours vue comme un option légitime que l’on accueille avec ouverture et respect. Même quand on doute de sa réalisation ou qu’on s’y oppose, on accepte d’en discuter
  • La majorité des gens se comporte l’indépendance comme une option déconnectée de leurs préoccupations immédiates comme l’emploi, l’environnement, la santé, l’éducation, la justice sociale, les questions internationales. Les questions « locales comme le Pont Champlain, les logements sociaux, ou d’actualité comme la corruption au sénat, le vote à visage voilé ou l’accueil des réfugiés syriens prenaient toute la place. Il fallait forcer le jeu pour relier ces questions à notre statut de dépendance politique dans le régime canadien et ramener le thème de l’indépendance dans la discussion.
  • L’indépendance était perçue comme une option lointaine qui allait peut-être se réaliser un jour, mais pas maintenant. Par contre le changement de gouvernement à Ottawa, la crainte d’un retour de Stephen Harper comme premier ministre, étaient abordés spontanément. Il était clair que cette question était un objet central de l’élection.
Cet instantané de l’état de l’opinion rejoint le constat que faisait Jacques Parizeau en 2009 en analysant un sondage réalisé par le Bloc québécois. On y apprenait que 49,3 % des électeurs (de toutes origines) appuyaient l’idée « que le Québec devienne un pays indépendant »; 56% la croyait réalisable; 60% pensaient que le Québec en avait le droit; mais seulement 34% pensaient qu’elle se réalisera un jour. 
Plus le temps passe, plus s'ancre cette "conviction", renforcée par la propagande de nos adversaires,  que l’indépendance ne se fera pas. Aux yeux de la plupart, l’indépendance est sans doute souhaitable, elle est réalisable mais elle apparait tellement abstraite et lointaine que l’on préfère s’occuper de problèmes concrets immédiats.
Clairement, c'est là-dessus qu'il faudra travailler à l'avenir.
.

Archive du blog